30 Janvier 2022
Ces derniers jours, s’est déroulée la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus. L’occasion pour Santé Publique France et l’Institut National du cancer de faire le bilan sur le dépistage et la vaccination de cette maladie qui selon l’Organisation Mondiale de la Santé toucherait plus de 3000 femmes en France et emporterait chaque année près de 1100 d’entre elle. Et pourtant, l’origine de ce maux est une simple infection bénigne (dans la plupart des cas) sexuellement transmissible aux papillomavirus humains (HPV). Elle touche environ 80% des femmes en créant des lésions précancéreuses qui évoluent rapidement en cancer si elles ne sont pas détectées et traitées à temps. D’où la nécessité du dépistage et de la vaccination.
En France, le constat n’est malheureusement pas très réjouissant puisqu’il relève, selon l’âge et le lieu de vie, d’importantes inégalités de dépistage. Ainsi, dans certaines régions comme en banlieue parisienne, le taux est inférieur à 50% mais globalement 65% des femmes âgées entre 25 et 45 ans ont recours au dépistage et seulement 45% le font à partir de 60 ans. Un taux de couverture plutôt faible et ce malgré des campagnes nationales de relance par courrier et une prise en charge totale du test, sans avance, par l’assurance maladie.
Et pourtant, le dépistage précoce peut sauver des vies. Il est recommandé tous les 3 ans pour les femmes de 25 à 29 ans (après 2 tests réalisés à 1 an d'intervalle et dont les résultats sont normaux) et tous les 5 ans entre 30 et 65 ans. C’est un test simple qui consiste à faire un frottis ou un test HPV (pour les femmes de plus de 30 ans) permettant de prélever des cellules du col de l’utérus qui seront analysées pour détecter d’éventuelles cellules anormales ou la présence du papillomavirus. Si le dépistage est positif, des examens complémentaires seront demandés pour détecter la présence de lésions précancéreuses qui pourront être traitées rapidement avant l’apparition d’un cancer ou d’un cancer de stade précoce qui lui aussi pourra (dans la plupart des cas) être soigné sans faire trop de dégâts.
A LIRE : Comment mettre toutes les chances de son côté pour tomber enceinte ?En plus du dépistage régulier, il existe un vaccin très efficace contre certaines infections à papillomavirus humains. Disponible depuis les années 2000, ce remède doit être administré avant le début de la vie sexuelle et a donc été introduit dans le calendrier vaccinal français depuis 2007. Il est recommandé chez les filles et les garçons avec une administration de deux doses entre 11 et 14 ans et de trois doses entre 15 et 19 ans. Ce qui n’empêche pas la réalisation des frottis à partir de 25 ans.
Dommage que la couverture vaccinale ne soit encore très faible en France. En effet, selon Santé publique France, en 2020, elle était estimée à seulement 41% pour une dose à 15 ans (vs. 35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (vs. 28% en 2019). Un taux probablement dû au non remboursement total du vaccin contre le cancer du col de l'utérus ou encore à l’inexistence de programme organisé de vaccination HPV comme c’est le cas dans d’autres pays comme la Suède, la Grande-Bretagne et le Portugal.
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