14 Août 2021
Le réchauffement climatique s’accélère et la nature s’emballe, le monde passe, depuis quelques mois, de catastrophe en catastrophe. Plus fréquentes, plus violentes, plus intenses, ces catastrophes naturelles qui vont des inondations aux incendies en passant par les dômes de chaleur touchent toute la planète. En juin, le Canada a connu une incroyable vague de chaleur avec un record des températures atteignant les 49,6°C. Quelques temps après, même sort pour les états de Washington et de l’Oregon aux Etats-Unis. Vers la mi-juillet, c’est au tour des fortes pluies qui ont sorties brutalement les cours d’eau de leurs lits provoquant des inondations en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg, aux pays bas, en Suisse et en Chine.
Mais ce n’est pas tout, la saison des feux est à son pic. Favorisés par des chaleurs extrêmes et une sécheresse alarmante, des incendies gigantesques ravagent plusieurs pays : aux États-Unis, les états de l’Oregon et de la Californie sont fortement touchés, en Europe, la Grèce plus de 70 000 hectares ont brulé, plus de 3000 personnes évacuées et ce n’est pas fini. En Turquie, les incendies sont en grande partie maitrisés après 2 semaines de lutte acharnée menée par les soldats du feu mais en Sibérie, les feux de forêts s’aggravent et la fumée atteint même la région du pôle nord. C’est également le cas de la Tunisie et du nord de l’Algérie, ravagé par les feux depuis quelques jours faisant des dizaines de morts et des blessés. Qu’arrive-t-il à notre belle planète ? Pourquoi toutes ces catastrophes ?
Les incendies de forêt sont des phénomènes naturels ou, le plus souvent, d’origine humaine dus à une imprudence, de la négligence ou du fait de pyromanes. Ils sont difficilement maitrisables tant en durée qu’en étendue puisque le rythme de leur propagation dépend de plusieurs autres éléments qui échappent également à notre contrôle comme le vent, l’humidité et les autres conditions météorologiques. Trois facteurs sont nécessaires pour le début d’un feu : une flamme ou une étincelle, un combustible qui peut être des végétaux vivants ou morts ou n’importe quel matériel pouvant bruler et bien sûr de l’oxygène qui alimente la flamme.
Le tout favorisé par la sécheresse des sols et des plantes, des conditions météo particulières (orages, foudres…), une végétation assez dense et sèche, des reliefs et une population de touristes non sensibilisés aux dangers des feux de forêt. Des données importantes puisqu’elles déterminent la forme que peut prendre l’incendie une fois déclenché. Nous avons, en effet, ce que l’on appelle des feux de cimes. Intenses et difficiles à maitriser surtout lorsqu’il y a du vent, ils ne touchent que la partie haute des arbres mais se propagent à grande vitesse et sont les plus dangereux. Il y a également les feux de surfaces, ceux qui causent moins de dégâts car ils sont assez faciles à éteindre puisqu’ils ne touchent que la litière et l’humus, et aussi les feux de sol qui alimentés par incandescence avec combustion, se déplacent lentement mais peuvent s’étendre sur de grandes surfaces.
Que dire sur ces deux phénomènes qui semblent se lier, de plus en plus, entre eux et former un cercle vicieux et infernal qui détruit, chaque année, des milliers d’hectares de terre, chassant des familles entière de chez eux et causant toujours plus de dégâts humains et matériels. En effet, la plupart d’entre nous savent que le changement climatique agit sur les incendies de forêts mais ce que l’on sait moins c’est que ces derniers agissent également sur le changement du climat. Essayons de comprendre tout ça assez simplement.
A cause du réchauffement climatique, nous constatons une augmentation des températures et donc une évaporation plus importante de l’eau contenue dans les tissus des plantes provoquant de grandes sécheresses qui en se prolongeant accroissent les risques d’avoir des incendies plus fréquents et plus ravageurs. Au lieu de tous les 100 ans comme s’était par le passé, ce sera désormais tous les 10 ans. Mais le souci est que plus la planète connaitra des incendies plus le climat sera perturbé. La raison est simple, les gigantesques feux de forêt libèrent des tonnes de dioxyde de carbone dans l’air. Françoise Vimeux, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement interrogée par Franceinfo explique que "Pour pousser, une forêt absorbe du dioxyde de carbone et le stocke. Lorsque l'incendie détruit cette forêt, tout le CO2 stocké par les arbres est rejeté dans l'atmosphère" et se rajoute à toutes les émissions de carbone déjà évacuées par les activités humaines pour créer ce déséquilibre du climat.
A LIRE : Astuces pour se rafraichir de manière naturelle, sans climatiseurSelon le type de feux, les pompiers mettent en place des techniques de contrôle, de maitrise et d’extinction qui s’adaptent le mieux. Il commence, généralement, par la suppression du combustible qui consiste à éliminer sur une bande, plus ou moins large, selon l’ampleur du l’incendie et la taille des flammes, tous les végétaux et leur litière se trouvant sur le chemin du feu. Ils peuvent aussi tenter de baisser la température de ce combustible grâce à des projections d’eau qui en s’évaporant absorbe une grande quantité de chaleur laissant des combustibles moins chauds et donc moins sensibles aux flammes.
Les soldats du feu utilisent également une autre méthode qui coupe l’alimentation en oxygène en recouvrant le combustible de terre, de sable ou de la mousse. Le taux de CO2 est alors réduit et le feu fini par s’éteindre de lui-même à condition que les éléments soient favorables et que le vent ne s’en mêle pas. Ils procèdent aussi dans certaines situations, en complément de l’arrosage des flammes, à leur soufflage à l’aide de matériel incendie et notamment des battes à feu, des branchages verts, des balais métalliques et autres qui permettent de frapper le combustibles sans arrêt jusqu’à refroidissement des braises pour éviter que le feu ne reprenne à cause d’un petit coup de vent ou des brandons trop chauds.
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