9 Mai 2022
Mise à mal par la pandémie de Covid-19 depuis plus de deux ans et par la guerre en Ukraine depuis quelques mois, la planète va mal sur tous les plans et notamment au point de vue économique. "La baisse de consommation est de plus grande ampleur que prévu, ce qui fait stagner l’activité globale, explique Julien Pouget, directeur de la conjoncture à l’Insee. Nous avons la conjonction des deux chocs exogènes : le Covid, avec la vague Omicron en janvier, qui a pesé sur l’hébergement-restauration, et la guerre en Ukraine, qui a renforcé l’inflation".
On constate, en effet, une importante hausse des prix faisant atteindre à certains pays des inflations records, jamais vues depuis des décennies. C’est le cas en Europe, aux États-Unis et bien sûr en Russie où l’indice a atteint les deux chiffres. Une situation qui contribue au ralentissement de la croissance mondiale et qui pourrait avoir de lourdes conséquences, à moyen terme, sur certaines économies déjà fragiles.
Dans la zone Euro, l’inflation de 7,5% enregistrée fin avril est la plus élevée depuis le début de la publication de cet indice en 1997. Toujours pour la même période, l’Allemagne a atteint les 7,4%, son taux le plus haut depuis 1990, l’Espagne les 8,4% et l’Italie les 6,2%. La France, quant à elle, enregistre l’un des chiffres les plus raisonnables de l’union mais une évolution malheureusement à la hausse avec 4,5% sur un an fin mars et 4,8% fin avril. Les experts ne s’attendent pas à une accalmie avant 2023 et prévoient même un taux d’inflation de 5% pour la fin juin et entre 7 et 10% d’ici la fin de l’année 2022.
Le pouvoir d’achat des français va donc encore reculer les prochains mois conséquence entre autres d’une hausse de 1,5% (en mars) des prix des produits de grandes consommation vendus dans les supermarchés, les hypermarchés, les proxis, les drives mais aussi dans les magasins discount tels que Lidl et Aldi ou encore les commerces de proximité comme Franprix, Carrefour city, Intermarché Express…Ainsi, après une envolée des couts de production, les pâtes ont augmenté de 13,4%, la moutarde de 7,76%, les huiles de 7,36%, les farines de 7,16%, les fruits secs de 6,72%, le maïs de 5,1%, le café de 4,5%, le beurre de 3,9% et les œufs de 3,3%. Seuls les produits d’hygiène et d’entretien comme les brosses à dents, les gels douches, les soins du visage et les nettoyants vaisselle, ont connu une déflation.
A LIRE : Des applications pour payer son essence moins chèrePour soutenir leurs clients, certaines enseignes comme les supermarchés Leclecr ont lancé le 4 Mai dernier une sorte de "bouclier tarifaire" pour tenter de compenser la forte hausse des prix des produits de grande consommation. Cette formule permet donc aux détenteurs d’une carte de fidélité de profiter d’une garantie Leclerc contre une éventuelle hausse des prix de certains articles. Michel-Edouard Leclerc explique le principe : "On propose de repérer les 120 articles les plus achetés par les consommateurs et de garantir que leur prix ne bougera pas jusqu'au 31 juillet". Une mesure visant à contribuer à l’allégement des dépenses des ménages français qui auraient augmenté selon le patron des supermarché Leclerc "de 150 à 500 euros" en quelque mois.
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