27 Février 2022
La monnaie unique européenne est, depuis 2002, officiellement la monnaie de 19 pays dont l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, l’Italie, l’Irlande, les Pays-Bas, le Portugal, le Luxembourg, la Grèce, la Slovénie, Chypres, l’Estonie, Lituanie, Lettonie et aussi la France. Son objectif premier, lors de sa mise en service, était de faciliter les déplacements et les échanges économiques entre pays, de stabiliser les prix et les taux de change et de garantir de faibles taux d’intérêt.
Aujourd’hui, 20 ans après, cette monnaie est échangée par plus de 340 millions de personnes chaque jour, en Europe. Elle est ainsi la seconde monnaie la plus utilisée dans le monde après le dollar américain. Sa force, certes moins importante que celle de l’USD au niveau mondial, lui a, toutefois, permis de surmonter la crise financière de 2008 et même à la crise souveraine de 2012 qui a failli faire de gros dégâts sur la monnaie unique (Euro). Selon la Banque Centrale Européenne (BCE), 74% des habitants de la zone Euro estiment que cette monnaie a été bénéfique à l'UE et 64% à leur propre pays. Le bilan reste toutefois assez mitiger.
Certains économistes parlent de concurrence déloyale. En effet, alors que l’un des objectifs de la monnaie unique était de permettre à terme aux différentes économies de Union d’avoir un même niveau de richesse et des fiscalités convergentes, en réalité, cela n’a pas vraiment été le cas et l’Euro profite à certains pays comme c’est le cas pour l’Allemagne qui a un quasi-monopole en terme de compétitivité sur la vente de certains produits.
La Coface évoque une stabilisation des taux d’inflations en zone euro avec des taux qui ont convergé vers ceux des pays les moins touchés par ce phénomène pour une dispersion inflationniste relativement stable. Pour les taux d’intérêt nominaux, l’euro a certes permis de réduire considérablement les écarts durant les 10 premières années mais les crises qui ont suivies ont remis sur le tapis la notion de risque de crédit entre les pays garantissant tout de même, à certains, des conditions de financement bien meilleures que s’ils ne faisaient pas partie de l’UEM.
Côté économie, l’impact de l’Euro n’est pas vraiment palpable. Alors que l’arrivée de la monnaie unique prévoyait de convergence des revenus par tête et des structures productives de pays membres, au réelle les choses ne se sont pas passées comme ça. Les pays profitant déjà de hauts revenus ont vu croitre leur PIB par habitant et la plupart des autres ont connu l’effet inverse. Même les importants flux financiers vers les pays à faibles revenus n’ont pas réussi à faire converger leur productivité.
Conclusion, le bilan de la monnaie unique européenne n’est pas parfait mais il n’est pas mauvais non plus. Elle tend à être renforcée par la création de structure de soutien comme l’Union bancaire et le mécanisme européen de stabilité mais le chemin est encore long pour arriver vers une monnaie plus efficace et plus solide, capable de créer un fédéralisme fiscal et d’affronter de futures crises financières.
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