14 Janvier 2021
Chaque année, des centaines de nouveaux mots font leur entrée dans les dictionnaires. Les grands éditeurs comme Larousse, Le Robert, l’Académie Française enrichissent leurs colonnes en ajoutant et en enlevant des mots ou encore en mettant à jour leur sens. On peut dore et déjà profiter ce ceux de 2021 puisqu’ils sont dans les librairies depuis juin dernier. Mais avant de découvrir ces nouveautés, un petit point d’histoire. Je suis sûr que, comme moi, vous êtes curieux de savoir de quand date le premier dictionnaire et surtout sur la base de quels critères les mots sont choisis pour être introduits dans les dictionnaires ?
Le dictionnaire tel que nous le connaissons aujourd’hui date de la fin du XVIIe siècle. Le premier, paru en 1680 et intègre le vocabulaire populaire, est Richelet. Il est suivi, en 1690, par le Dictionnaire Universel d’Antoine Furetière reconnu pour sa richesse et son introduction des termes techniques et scientifiques. Et enfin le troisième, le dictionnaire de l’Académie Française édité pour la première fois en 1695.
Bien avant cela, d’autres ouvrages, que l’on peut assimiler à des dictionnaires, on vu le jour tels que : Le Shuowen Jiezi, au IIe siècle, en Chine et le Kitab Al Ayn, au VIIIe siècle dans le monde arabe. Sans oublier les dictionnaires trilingues (Breton, Français et Latin) édités au XVe siècle et bilingues (Anglais, Français) apparus un peu plus tôt.
Mais c’est sans conteste à partir du XIXe siècle que les dictionnaires ont réellement commencé à évoluer. On retrouve actuellement, des dictionnaires dans toutes les langues, pour les mots techniques, pour les noms propres, pour les noms communs, pour les collégiens, pour les juniors…avec du nouveau à chaque nouvelle mise à jour.
Les langues sont pour la plupart vivantes, elles évoluent, au fil du temps, permettant ainsi l’enrichissement de leurs vocabulaires. Régulièrement, des mots, des termes et des expressions disparaissent, naissent et changent dans les dictionnaires. L’objectif de ces ouvrages est, avant tout, de s’assurer à ce que l’on y trouve la définition de tous les termes que l’on utilise dans notre quotidien. Cette année, par exemple, deux nouveaux mots qui méritent bien leurs places dans le dictionnaire : " déconfinement " et " Covid " ; Ils ne quittent pas les bouches de chacun de nous depuis déjà un an maintenant. Mais comment ont-ils réussi à entrer dans le dictionnaire ?
Le choix des nouveaux mots à introduire dans les dictionnaires dépend de la politique éditoriale de chaque éditeur avec cependant, la cohérence linguistique comme ligne directive pour tous. Tout commence par la veille faite, jour après jour, par les documentalistes et les linguistes. Ils épluchent un à un les livres, les journaux, les revues, les films, les émissions…pour y trouver de nouveaux termes. Une liste est ensuite établie et soumise au comité éditorial qui aura pour mission de décider quel mot aura le privilège de rentrer dans le dictionnaire et lequel ne l’aura pas. Les mots en verlan donc prononcés à l’envers et les termes empruntés à la langue anglaise font souvent débat. Ils reflètent bien sur la réalité du nouveau parler de la langue de Molière puisqu’ils sont utilisés par tous mais ils restent, quand même, absents de certaines éditions un peu conservatrices comme celle du dictionnaire de l’Académie Française.
A LIRE : Comment être efficace en télétravail ?Les premiers sont, évidemment, les termes liés à la pandémie de Covid-19 comme " cluster ", " confinement ", " traçage ", " geste barrière ", " distanciation sociale "…que l’on retrouvera d’abord dans " Le Dico en ligne le Robert " avant de rejoindre la version papier en 2022. Il y a aussi des mots dans le domaine du numérique tels que " Cloud ", " Bot " (robot informatique), " Story ", " spammer ", " Illectronisme ", " Technophobe ", " Brouteur " (arnaqueur sur internet)…, dans le domaine de la gastronomie, " le dal " plat de lentilles indien, le " mocktail ", cocktail sans alcool et " veggie " autres mot pour dire végétarien.
On retrouve également des mots d’origine Suisse comme " bobet " qui veut dire " idiote " ou encore nous venant du Canada comme " se désâmer " qui signifie " se donner du mal " ou du Danemark tel que " hygge ", un sentiment de bien-être et d’autres termes comme « mangaka », auteur de BD et de mangas japonais, " bouquinerie ", commerces de livres d’occasion, " féminicide ", meurtre d’une femme en raison de son sexe, " influenceur ", personne qui peut influencer l’opinion publique, " zèbre ", personne surdouée…et la liste est encore longue.
Même la rubriques des noms propres est mise à jour, pour cette année, quelques nouveaux entrants qui vont devenir célèbres : le cuisinier Français, Arnaud Donckele, la Footballeuse Américaine, Megan Rapinoe, le comédien et cinéaste Français, Guillaume Gallienne et la militante écologiste Suédoise, Greta Thunberg.
A l’air d’internet, du web, des réseaux sociaux et des performants moteurs de recherche, les éditeurs de dictionnaires se sont bien sur mis à la page en créant des dictionnaires et des encyclopédies en ligne. On en trouve de toutes les sortes ; pour la définition des mots, pour les synonymes, pour les expressions, pour les rimes, pour les noms propres…sans oublier les dictionnaires bilingues. Ces versions électroniques des traditionnels dictionnaires papier permettent de gagner du temps lors de vos recherches et surtout d’y accéder n’importe où et à n’importe quel moment et parfois même gratuitement pour certaines éditions. Les plus utilisés sont le Larousse en ligne avec plus de 135 000 définitions, le trésor de la langue française informatisé (TLF) avec 100 000 mots, 270 000 définitions et 430 000 exemples. Bob, l’autre trésor de la langue, un dictionnaire argot de plus de 60 000 notices et près de 100 000 citations. Rimes solide, dictionnaire de rime et enfin synonymes antonymes avec plus de 800 000 synonymes et 100 000 antonymes.
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